Poésie de confinement

Poésie de confinement

Joie,
Nés sous une si belle étoile
Entourés d’amour et de rire
Nos familles pleines de sourires
Nous manquent, Plus que jamais…
Mais quelle sera intense,
Notre prochaine danse
Le temps des retrouvailles
De la joie en pagaille …

Alors vivre ce confinement
Même pour un long moment
Nous pouvons le faire…
Pour protéger ceux qui s’affairent
à réparer les vivants.
De cette situation,
Jamais nous ne nous plaindrons
Car nous sommes confinés
Les cœurs pleins à craquer
Sans ventre qui gargouille,
Jamais, il ne faudra se plaindre.

Il y a ceux qui fuient les guerres
De nos mondes déséquilibrés
Ceux qui se noient dans les misères
Sans pouvoir jamais s’échapper
Ceux qui n’ont jamais eu d’abris
Ou les caresses d’une mère
Ceux qui se confinent d’eux même
Alors on ne va pas se plaindre.
Non, jamais il ne faudra se plaindre.
Même si vraiment, ça dure,
Même si souvent, c’est dur,
Nous allons repousser nos peurs
Et nous en sortirons vainqueurs…

Confinés,
C’est vrai qu’on préférait le confit de canard
Mais bien avant de confire, le confit né ?
(Ah ah ah très très drôle!)
Et jamais le confit ne ment !
(Ah ah ah Encore mieux!)
Et est-ce qu’avant d’être avalé
Le canard a connu la liberté ?
Non, presque jamais…
Etre Confit né,
C’est peut-être une autre naissance,
L’éclosion d’une espérance
Pour ceux qui trouve que le monde ne tournait pas rond,
Tous les adeptes des confits d’oignons …

Mourir,
La seule égalité qu’il reste aux humains
La seule communion de nos destins
C’est bien celle de mourir un jour…
Autant le faire rempli d’amour
Et juste après quelques sourires
Pour l’instant, on peut être sauvé
Un médicament semble fonctionner
Et qui le dit ? Un chercheur marseillais !
Craint dégun, à jamais les premiers…

Câliner,
Depuis que nous ne pouvons plus toucher les gens
J’ai envie de faire des câlins à tout le monde
Le jour où nous ressortirons vivants
Surtout ne m’approchez pas
Où je vous serre dans mes bras
Je risque même de vous lécher
Les doigts de pieds puis les mollets
Après des semaines confinées
On risque d’être un peu aliéné

Espérance,
J’espère car c’est ce que l’on m’a appris à faire
Je le tiens de ma mère et de mon père
Alors je prie même sans religion
Pour les gentils, pour les couillons
J’espère que les gens vont s’en sortir
Et qu’on devienne tous bien moins cons !
Je sais, l’espoir fait vivre…

Force,
J’ai envie d’envoyer de la force
Des encouragements pour ceux qui chaque jour
Se lèvent pour soigner, aider, nourrir, nettoyer,
Pour protéger la vie, pour une touche d’humour
Ceux qui depuis toujours tentent de partager
Ceux qui n’ont pas la folie de la monnaie
qui donnent leur énergie sans compter
Mettent en lumière les oubliés
Une gentille parole, un coup de main
Une blague qui fait sourire chaque matin
En somme, ceux qui nous font du bien…

Nature,
Repose toi bien de nos folies
Je sens que dans la mer,
le silence des hommes
Fait place à la belle musique du vivant
Je ferme les yeux et j’imagine…
L’eau, sans les moteurs, l’eau dans le vent
Les vagues, les poissons qui grignotent
Les tentacules qui se faufilent entre les roches
Les antennes qui claquent,
Les dauphins et baleines nagent
Sans tous les bateaux qui les traquent
Les tortues qui broutent leurs herbiers
Enfin, sans se faire embêter…
Tout ce que l’on arrive pas à protéger
Pour une économie à faire tourner!
Que ça doit être bon une pause d’humains…
L’air devient respirable, l’eau plus claire
Moins de voitures, plus de bateaux de croisière.

Regards,
Les arbres et les fleurs des jardins
Et des pots sur les terrasses,
Les oiseaux des villes…
Se sentent observés comme jamais
Pas tous les petits yeux aux fenêtres.
Avant on oubliait de regarder ce que nous avions à côté.
Il fallait toujours se dépêcher.
Quel bonheur pour ceux qui ont un coin de fleurs,
Ah cher jardin, vivre à tes côtés, quel honneur…

Tendresse,
Jamais tant de tendresse et d’amour
Des échanges avec nos proches
Différemment, sans se toucher
J’en ai même des vergetures
sur la peau du cœur
Tellement il grossit de vous voir dans ma vie…
Je caresse mes enfants dans la lumière des soirs
Je pense à mes parents, mes amis
Quelle chance merveilleuse
De les avoir rencontrés
Vivement demain, les retrouver.

Demain,
Quand cette épreuve sera passée
Je pose mes espérances
En bouquet.
Plus de respect du vivant
Je l’espère…
Ce qui me déplairait le plus,
Tout recommencer comme au début,
Revoir les bateaux de croisières revenir par centaine,
Les voitures s’embouteiller,
Les animaux sauvages traqués…
Le boucan et la pollution revenir
Les gens pressés qui court dans tous les sens
Les inégalités pour des croissances…
Des gens noyés sans espérances…
La nature broyée pour notre essence…
Cet ancien monde qui n’a pas d’bon sens!

Comme j’aimerai que ce souffle, cette pause, ce confinement
Deviennent quelque chose de grand, oui, de très grand…
Que les gens arrêtent de parler des gens d’Ailleurs comme s’ils étaient des virus,
Que toutes nos organisations d’humains reprennent le bon sens des belles choses de la vie.
Et tous cas, je me battrai pour cela, encore,
Enfin, si cela m’est permis…

19 Mars 2020, Balata, confinés d’oignon
Jess Crillon

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